Discours de Michel Joubert, Président de l’Agglo, lors de la cérémonie des vœux de l’Agglo

10 janvier 2019

 

Monsieur le Préfet
Madame, Messieurs les parlementaires
Monsieur le Président de Région
Monsieur le Président du département
Mesdames Messieurs les maires et élus ; chers collègues

 

C’est devenu une habitude maintenant de nous retrouver chaque début d’année dans notre centre culturel de Vals pour la traditionnelle cérémonie des vœux de l’Agglo. Je suis très heureux de vous y accueillir et de vous adresser à chacun, mes meilleurs vœux de bonheur et de réussite tant à titre familial que dans vos activités électives ou professionnelles.

A propos de ce centre, je vous dirai simplement que nous réfléchissons à sa modernisation pour le remettre au goût du jour et en faire un véritable centre de congrès départemental ; nous en reparlerons.

Depuis 2017, la configuration de notre agglo a profondément changé… La Loi NOTRe est passée par là, générant beaucoup de craintes, d’incertitudes, et de bouleversements.

2017 et 2018 ont été 2 années difficiles à vivre pour tous les élus tant il a fallu faire preuve d’adaptabilité. En fait, il nous a fallu tout reconstruire ; les compétences, le mode de fonctionnement, les liens avec les communes…

C’est une lourde tâche, tant cette loi NOTRe, qui elle-même, a encore été modifiée en 2018, notamment sur l’eau et l’assainissement, a tout remis en question, car elle a cherché à vider les communes en ne voulant qu’en faire des supplétifs des intercos…

La vidéo, qui tourne en boucle sur l’écran, montre effectivement que l’Agglo est sur tous les terrains qui concernent le quotidien de nos populations ; je cite en vrac : enfance, sport, culture, économie, déchets, tourisme, gestion des inondations, politique de la ville, transports, voies vertes, etc …

En tant que Président je pourrais m’en réjouir… au risque de faire enfler mes chevilles ! Ça n’est pas mon avis, je pense que les communes ont un rôle de proximité irremplaçable pour servir au mieux nos habitants.

Alors que la loi nous a obligés, lors de la fusion, à reprendre toutes les compétences et équipements créés par les anciennes communautés, pour des périmètres limités, je me suis battu pour que nous ne conservions pas toutes ces activités dans notre giron, sinon nous aurions engendré une structure trop bureaucratique loin du quotidien de la population… Ça a été parfois très dur à faire comprendre. J’ai parfois pu paraître rigide sur cette question, mais je pense que c’est fondamental.

 

Aussi, de nombreux débats nous ont agités cette dernière année pour définir ce que, dans notre jargon, nous appelons l’intérêt communautaire, qui pour moi doit rester lié aux équipements et activités structurantes, laissant aux communes la gestion de la proximité.

L’intérêt communautaire à 84 000 habitants n’est pas le même que dans une communauté de communes de 4 ou 5 000 habitants.

Après la mode du « toujours plus  grand » voulue par cette loi NOTRe j’ai constaté, mais j’en étais persuadé, que le plus grand ou gros ne va pas forcément avec le mieux et le moins coûteux.De nombreux experts qui travaillent pour les collectivités le déclament maintenant. On l’a entendu tant à l’assemblée générale des maires de Haute-Loire qu’au congrès national de novembre dernier.

Quel intérêt aurions-nous à gérer les 18 gymnases de notre territoire alors qu’ils ne s’adressent chacun qu’à une population qui ne dépasse pas les anciennes limites cantonales, voire communales !

Même chose pour les 33 centres de loisirs du territoire qui, de plus, ne fonctionnent pas sur le même mode ; certains n’ouvrant qu’aux vacances scolaires alors que d’autres fonctionnent également les mercredis ou samedis et que d’autres encore font (ou faisaient) également les fameux TAP… ou les garderies.

Nous avons réussi à trouver un équilibre pour réorganiser à une échelle différente ces équipements, soit par le biais d’une commune, bourg-centre reconnu, qui rayonne sur une dizaine de communes voisines, comme Saint-Paulien ou Craponne ; soit par le biais d’entente entre communes voisines comme sur le secteur de La Chaise-Dieu ou avec Rosières sur l’Emblavez… Je suis sûr que cela fonctionnera beaucoup mieux comme cela.

Si nous avions tout conservé dans notre giron, c’était la mort annoncée pour nos communes avant 10 ans, car elles n’auraient plus eu qu’à gérer les monuments aux morts ou les cimetières…C’est peut être ce que certains souhaitaient dans les sphères parisiennes ; … ça n’est pas mon cas.

La loi nous oblige également à prendre en compétence obligatoire la gestion de l’eau et de l’assainissement dès maintenant.
Autant ceci peut se comprendre pour les grands réseaux urbains, autant ceci est très discutable pour les petits réseaux qui ne desservent souvent qu’un ou deux villages ou une partie de commune. Les communes avaient déjà fait le travail de structuration en s’associant en syndicat pour les réseaux qui le justifiaient. Quel intérêt, par exemple, pour l’Agglo d’aller gérer la lagune d’épuration d’un village de 50 habitants à Chaspuzac, à Jullianges… ou ailleurs ?

Pour cette question, nous cherchons à trouver un accord de gestion avec les syndicats existants qui permette d’exercer la compétence tout en préservant ce qui fonctionne…

Nous avons également travaillé à la structuration territoriale de l’Agglo en prenant comme base les bassins de vie ou d’intérêt définis par le SCOT, en mettant en place deux cellules de réflexion et d’initiative pour les élus :

  • la première autour du bassin de vie de Craponne pour les 24 communes du plateau qui, outre l’éloignement relatif du chef-lieu, ont une spécificité plus rurale et forestière très marquée et rencontrent des problématiques particulières ; nous avons ainsi conservé dans l’intérêt communautaire la maison de services au public voulue par les élus de l’ancienne communauté de communes de Craponne pour en faire un lieu de services tant pour la population que pour les communes, pour éviter que tout se passe au Puy. Cette maison de service se développe, répondant à un réel besoin de la population.

Nous appliquons ainsi le « schéma des services au public » voulu par l’État et adopté cet automne par le conseil départemental. Mais il ne faudrait pas que l’agglo se trouve la seule pour la financer alors que ce type d’établissement a été au départ initié par l’Etat pour la ruralité. C’est d’ailleurs une des questions soulevées par le mouvement des gilets jaunes sur laquelle tout le monde est d’accord ; « maintenir des services publics en milieu rural ». Aussi, M. le Préfet, j’espère que l’Etat assurera sa pleine part dans son financement futur, pas seulement avec un service civique, mais avec un financement significatif et pérenne, indispensable à un fonctionnement stable, avec des compétences administratives reconnues pour ses agents au service de la population isolée et défavorisée …

  •  la deuxième cellule de réflexion constituée avec les communes riveraines de la Loire qui sont concernées par la question des inondations et du tourisme liés à ce fleuve emblématique. Une première réunion de mise en place et de réflexion a été lancée cet automne, un programme de travail est lancé.

Cette structuration interne nous a pris beaucoup de temps pour préparer le futur de l’agglomération.

Notre activité ne s’est, malgré tout, pas cantonnée à cet aspect.

 

Nous avons réalisé d’autres obligations que nous impose cette loi, telles que :

  •  l’élaboration du plan climat,
  • le plan local de l’habitat,
  • le schéma de développement commercial.

Ces démarches qui peuvent paraître fastidieuses sont indispensables pour bénéficier des financements de l’État pour nos programmes liés tels que OPAH, TEPCV… Mobilité… ou autres.

Heureusement, nous n’avons pas pris la compétence PLUI que la loi cherche également à nous imposer, sinon au lieu des 90 délibérations par conseil nous serions vite à 120… décourageant encore plus certains élus et vidant un peu plus les communes.

Cette année 2018 a été marquée, heureusement, par des événements importants pour notre territoire, la vidéo nous l’a également montré.

Celui que je place en premier est sans conteste la mise en route du contournement du Puy en juillet dernier, presque 10 ans après sa mise en chantier et au bout de 30 ans de pérégrinations…

Déjà nous pensons à la suite :
 Le Pertuis – St Hostien – Lachamp. Merci à Laurent WAUQUIEZ, Président de Région d’avoir pris le taureau par les cornes en prenant la maîtrise d’ouvrage pour accélérer la réalisation… et surtout le financement.
N’oublions pas le raccordement les Baraques – les Fangeas, également très attendu, et où le foncier est disponible avec la fin des travaux de remembrement sur St-Christophe.

Le deuxième fait marquant c’est l’inauguration du musée Crozatier, là aussi après 10 ans de travaux, pour arriver à un équipement touristique et culturel de premier ordre qui n’a rien à voir avec ce que nous connaissions ; c’est maintenant un espace chaleureux qui donne envie de le parcourir en tous sens et qui, surtout assure une mise en valeur des œuvres remarquables. J’invite ceux qui ne l’ont pas fait jusqu’à ce jour à le visiter, la vidéo vous a, j’espère, mis l’eau à la bouche. Je regrette simplement que nous soyons seuls pour assurer son fonctionnement, vu le caractère départemental de cet équipement.

D’autres équipements ou services sont également créés ou complétés, tels que :

  •  le parking de proximité d’Estrouilhas,
  •  la mise en route de la navette de centre ville, gratuite (Estrouilhas /pole d’échange de la gare) pour désengorger le centre du Puy,
  •  des transports à la demande dans les communes rurales éloignées,
  • la fin des travaux du SPA du centre aqua-passion de Lavoûte ainsi que la salle de musculation et les abords du centre de tir de Beaulieu en en faisant le plus moderne au niveau européen.
  • Les premiers engagements sur la mobilité douce avec Vélo en Velay sous la responsabilité du vice-président Jean-Paul Bringer, meilleur cycliste de l’agglo et l’étude sur la via fluvia voulue par la Région.
    En matière touristique, la deuxième saison de PUY de LUMIÈRES avec 4 nouveaux sites qui s’étend sur Brives a connu le succès, renforçant l’attrait et l’image médiatique de notre chef-lieu.
  • Les autres événements touristiques du territoire ont connu leur succès habituel – Roi de l’Oiseau, festival folklorique, country, La Chaise-Dieu, international de pétanque etc… je n’y reviens pas.

 

Économie

J’en viens à notre première compétence, qui est l’économie, et sur laquelle nous avons fait porter notre vidéo de début de cérémonie. Il s’agit de l’économie et l’emploi.

Nous avons travaillé sur la rénovation et l’extension de nos zones d’activité : l’extension de la Zone de St-Germain toujours très demandée du fait de sa proximité avec la 2×2 voie ; 10 ha sont prêts à la commercialisation,

  • la rénovation de la voirie de celle de St Paulien et de Taulhac,
  • l’extension du Fangeas et son raccordement à la RN 88,
  •  le lancement de la DUP sur Loudes pour acheter les 2 parcelles qui nous manquent,
  • idem sur la zone de Rosières,
  • le lancement de l’étude de qualification des nouvelles zones sur le reste du territoire.

Nous avons surtout lancé la construction du pôle numérique sur le site du Pensio pour accueillir les entreprises du numérique, pour développer une véritable filière créatrice d’emploi dans cette spécialité où l’offre d’emploi est souvent plus importante que la demande.

Seul le financement exceptionnel de la Région sur ce dossier nous permet de le sortir dans des conditions très correctes… Merci au Président de Région.

Au-delà de ces infrastructures nécessaires au développement du territoire, nous avons beaucoup œuvré pour aider et financer avec le Département, et la Région la modernisation de nos entreprises qui maillent notre territoire et qui investissent et contribuent à notre développement.

Notre programme d’aide à l’immobilier industriel a permis d’aider en 2018 plus de 20 entreprises pour 650 000 € engagés, en complément du département -vous en avez vu quelques unes dans la vidéo.

Le tissu commercial a également été boosté avec notre programme FISAC cofinancé avec l’État qui s’adresse à tout le territoire de l’Agglo ; 250 000 € ont été engagés doublant l’aide de l’État pour plus de 100 entreprises commerciales générant prés de trois millions d’euros de travaux.

Merci à tous les chefs d’entreprises qui investissent et croient à notre territoire.

Une mention particulière à ALTRIOM qui en moins d’un an est remise sur pieds ; qui l’aurait parié après ce terrible incendie qui avait tout détruit ; Bravo aux frères CHARREYRE ! Ce qui est important, et que nous avons constaté lors de l’inauguration, c’est que ce procédé est devenu une valeur d’exportation.

Je salue et félicite également Mickaël CHABANON, boucher à St-Privat, qui a obtenu le titre de Meilleur ouvrier de France cet automne, nous l’avons également vu dans la vidéo.

Je souhaite faire un zoom particulier sur FESTI’FORÊT que nous avons organisé à SEMBADEL le 8 septembre avec toutes les entreprises liées à l’activité forestière du secteur casadéen avec plus de 150 bénévoles. Ce fut un grand succès avec prés de 15 000 visiteurs. L’ Agglomération a été pleinement impliquée sous la houlette de Philippe MEYSONNET et Roland GOBET, montrant ainsi son intérêt pour la filière bois qui constitue une richesse économique certaine de notre nouveau territoire.

Seule ombre au tableau, l’accident provoqué par un individu qui a perdu la raison et foncé sur un de nos bénévoles, M. RAYMOND garagiste à SEMBADEL, adjoint au maire, et bénévole pour l’occasion, qui a été très gravement blessé et a failli perdre la vie après avoir été violemment percuté volontairement ; je souhaite lui rendre hommage en lui remettant un cadeau de reconnaissance et, à travers lui, remercier tous les bénévoles qui s’impliquent pour chaque événement sportif, culturel, ou autre… que nous organisons.

Dans un autre ordre d’idée, dans le cadre de notre compétence habitat, nous avons aidé à la rénovation de plus de 260 logements par le biais de l’OPAH et du programme Habiter mieux avec 330 000 € sur nos fonds propres alloués aux particuliers qui rénovent et isolent leurs habitations… c’est aussi du travail pour le secteur artisanal du territoire.

Mon seul regret est de n’avoir pu rétablir les fonds de concours d’investissements aux communes tels que nous les avions avant 2017, du fait de la forte réduction des dotations qui nous oblige à conserver tous nos moyens pour notre fonctionnement dû à nos nouvelles compétences.

Nous avons quand même réussi à sauvegarder la redistribution aux communes de la dotation de solidarité communautaire qu’avait l’ancienne Agglo et à l’étendre à toutes les communes par le biais du FPIC (fonds de péréquation des ressources intercommunales). Heureusement le partenariat avec la Région et le Département a permis de laisser aux communes la quasi totalité des enveloppes des contrats ambition- région et 43 -11 pour qu’elles puissent mieux financer leurs programmes d’investissement en complément de la DETR de l’État.

 

J’en viens à 2019 :

Nous allons terminer les transferts d’équipements entre l’Agglo et les communes pour que chacun puisse œuvrer pleinement dans ses compétences définitives.

Nous installons dans les jours prochains les professionnels de santé dans la nouvelle maison de santé de Craponne ; plus d’une vingtaine connaîtront un nouveau cadre de travail plus motivant. Il reste 2 ou 3 cabinets à garnir, notamment des dentistes, si vous avez des candidats, ils seront les bienvenus.
Je souhaite à ce propos remercier Laurent MIRMAND qui s’est énormément investi pour constituer une équipe de professionnels et assurer cette installation dans les meilleures conditions, cela n’a pas été de tout repos !

Nous souhaitons donner une nouvelle destination à l’ancienne piscine Quincieu inutilisée depuis la construction de la Vague. Nous avons hésité sur son avenir !

Après mûre réflexion et compte-tenu de son emplacement et de ses caractéristiques, je proposerai dans les prochaines semaines au bureau de l’Agglo de s’orienter vers une salle à destination sportive.

Cette solution est sans doute la plus adaptée, notamment du fait que nous disposons maintenant du centre culturel de Vals que nous devons rénover et qui est plus adapté à l’événementiel et aux congrès, et qui comme je l’indiquais au début de mon propos, pourra être un vrai centre de congrès à vocation départementale.

Toujours en matière sportive nous allons remettre à niveau le bassin extérieur de la piscine de St-Paulien qui connaît de nombreux problèmes d’étanchéité.

L’investissement majeur de l’année en matière économique sera la fin des travaux de construction du pôle numérique du Pensio où les premières entreprises doivent rentrer cet automne.
Nous aurons ainsi une vraie base consacrée à ces métiers d’avenir en constante évolution et très créateurs d’emploi.
Il nous appartiendra d’en assurer l’animation.

 Une nouvelle phase de travaux d’extension de notre abattoir de Polignac sera également lancée pour favoriser la vente en circuit courts.

Nous continuons en permanence à viabiliser des terrains sur nos zones d’activités pour pouvoir répondre aux entreprises qui souhaitent se développer et investir sur le territoire.

Voilà : je n’ai pas cherché à être exhaustif mais à retracer ce qui fait le quotidien des élus, notamment des vice présidents et des services. Je tiens à les remercier tous. Ils sont toujours à mes cotés, disponibles et volontaires pour faire avancer la maison.

Je sais que les élus des petites communes sont parfois un peu désorientés, tant par le nombre de dossiers que nous traitons, que par le montant des sommes en jeu, mais nous n’avons pas le choix, l’agglo doit être sur tous les terrains ; il faut avancer pour répondre aux demandes de nos populations tant pour ce qui concerne les services à mettre en place que les équipements à faire évoluer en permanence.

La loi, comme je le disais en préambule, nous donne beaucoup de missions, il faut les accomplir.

L’immobilisme serait la pire des solutions.

Mon seul souci est que les moyens qu’elle nous alloue ne sont pas toujours à la hauteur… ainsi après la baisse des dotations de l’ère Hollande de 2014 à 2017 qui n’est pas rattrapée et qui risque encore de se poursuivre en 2019 d’après les calculs du sénateur Laurent DUPLOMB qui suit cela de très prés (-140 000 € ) c’est maintenant depuis 2018, le gel de la ressource taxe d’habitation au niveau de 2017, et la totale incertitude quant à une recette de remplacement pérenne et évolutive qui est inquiétante.

Le gouvernement, qui a pris une jaunisse cet automne, est totalement muet lorsqu’on aborde cette question.

Une seule consigne : il faut faire le dos rond et s’adapter.

C’est ce que nous nous efforçons de faire.

Merci de m’avoir écouté, »