Le Musée Crozatier fait l’acquisition d’un reliquaire exceptionnel

5 juillet 2021

Le Musée Crozatier vient de réaliser une acquisition de premier ordre avec le reliquaire de Chamalières dit reliquaire du Saint Clou. Objet d’une grande rareté dans l’orfèvrerie médiévale française, son histoire de sa commande à son achat par le musée est parfaitement connue. En outre, son état de conservation matériel est resté inchangé depuis sa date de création, parfaitement attestée en 1487 au Puy. Le reliquaire a été officiellement présenté le samedi 3 juillet 2021.

Un reliquaire architecturé

Le reliquaire présente un répertoire décoratif relevant de l’architecture avec un crénelage discret, quatre petites tourelles d’angles, des parois décorées d’un motif de parement gravé. Il est surmonté d’un toit à quatre rampants curvilignes, sommé d’un crucifix à la croix écotée. Un écusson en cuivre émaillé aux armes des Polignac, d’argent à trois fasces de gueules, est fixé sur l’un des rampants du toit.

Le Puy, un centre d’orfèvrerie réputé

À la fin du XIIIe siècle, la renommée de l’orfèvrerie du Puy et la réputation de ses gemmes (saphirs, grenats, péridots…) sont déjà bien établies. Les très nombreux pèlerins qui honorent la Vierge noire mais aussi les membres de l’aristocratie et les dignitaires religieux forment une clientèle importante. Les maîtres-orfèvres se groupent autour de la cathédrale Notre-Dame et vendent leurs marchandises sur des tables dont les emplacements sont très recherchés. En 1408, 49 maîtres-orfèvres sont répertoriés. Lors de sa venue au Puy, en 1475, le roi Louis XI leur commande une niche en argent doré pour la Vierge noire.

L’acquisition par le Musée Crozatier

Le reliquaire de Chamalières est présenté au catalogue de la vente aux enchères prévue le 17 décembre 2020 chez Christie’s Londres. La Communauté d’agglomération du Puy-en-Velay, tutelle du musée Crozatier, après négociation avec le propriétaire et la maison de vente, opte pour un achat de gré à gré avant la vente. Ce projet d’achat a reçu l’avis très favorable de la Commission scientifique régionale d’acquisition pour les musées de France.

Soutien financier de la Région

L’acquisition a été rendue possible grâce au soutien financier de l’État (Fonds du patrimoine), de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, du Département de la Haute-Loire et de la Fondation Polignac. La Fondation Polignac a également pris en charge le coût de restauration du reliquaire.