Le nouveau parc du Val-Vert « Philippe et Dominique Kaeppelin »

24 avril 2024

Dans le cadre du programme de rénovation du quartier du Val-Vert, un joli parc a été créé, reliant l’avenue Foch à l’avenue du Val Vert. Ce nouvel espace composé de jeux pour enfants ( toboggan, jeux sur ressorts, table de ping pong, …) et de mobilier destiné à la détente (transats, table de pique-nique, … ) va devenir à n’en point douté, un lieu de rendez vous prisé des enfants, comme des adultes.

Afin de rendre hommage aux artistes ponots Philippe et Dominique Kaeppelin, la Ville a souhaité baptiser ce jardin à leur nom, eux qui ont profondément marqué la ville du Puy-en-Velay par leurs créations, notamment à l’église Sainte-Thérèse du Val-Vert tout proche, construite en 1961 et dont on doit le mobilier liturgique à Philippe Kaeppelin.

En effet, père et fils ont sculpté la pierre, le métal, le plomb, le laiton, l’étain, l’or, le marbre et le verre pour réaliser de nombreux autels, croix, retables, statues et tabernacles en Haute-Loire mais aussi aux quatre coins de l’Hexagone.

Ce samedi 20 avril 2024, ce nouveau parc a été inauguré en présence d’Yvan Cordier, Préfet de Haute-Loire, de Michel Joubert, Président de la Communauté d’Agglomération du Puy en Velay, de Michel Chapuis, Maire du Puy en Velay ; de Brehed Kaeppelin épouse de Dominique, et de sa famille.

Les habitants du quartier ainsi que des élèves de l’école Sainte-Thérèse, qui ont contribué à l’aménagement du parc en participant à la plantation d’arbres, étaient également présents.

Rendre le Val-Vert plus attractif et plus agréable

Le parc fait partie intégrante du programme national de renouvellement urbain du Val-Vert (NPNRU).

Le NPNRU agit de manière transversale et complémentaire sur une diversité d’espaces puisqu’il porte à la fois sur la réhabilitation d’espaces publics (rues, places, espaces de stationnement), la rénovation d’équipements publics (école Edith Piaf, relais ados, centre de loisirs, gymnase) et l’amélioration et la rénovation du parc de logements des bailleurs sociaux (OPAC 43 et Alliade Habitat).

Détente, jeux, sport et convivialité !

En 2022, deux vieilles maisons, situées le long de l’avenue Foch ont été démolies pour laisser le champ libre au futur parc du Val-Vert.

Rachetés par la collectivité, les terrains en pente, ont été agréablement convertis, entre mi décembre 2022 et juin 2023, en un véritable poumon vert qui va permettre d’apporter un îlot de fraîcheur et un espace de convivialité supplémentaire au sein du quartier.

Décomposés en plusieurs espaces, on y trouve :

  • des gradins en béton permettant des assises plus ou moins longues, agrémentés de transats bois qui font face à une petite scène adossée à la maison de vigne qui pourra accueillir à la belle saison spectacles et concerts . La maison de vigne a été réhabilitée et y accueille désormais des toilettes publiques ;
  • un espace pour se détendre avec des tables de pique-nique en bois, puis un espace ensablé libre pouvant éventuellement accueillir jeu de pétanque, jeu de quilles etc…, table de ping pong ;
  • des jeux pour enfants avec un toboggan agrémenté de quelques prises d’escalade pour les plus jeunes, mais aussi un jeu type toile d’araignée pour les petits aventuriers, des bascules et jeux en bois (parcours pas de géant) ;
  • des agrès sportifs (double barre et barres de traction) en haut du parc en bordure de l’avenue Foch.

Végétalisation et cheminements piétons

Le tout est entrecoupé d’espaces paysagers ou de pelouses avec des cheminements doux, soit par escaliers soit par le biais d’une pente douce accessible à tous les publics. Ca et là, des bancs invitent à la pause. A noter que les gradins sont issus du recyclage de matériaux provenant d’autres chantiers de la ville.

Le parc est bordé par deux lisières plantées d’essences de forêts locales qui isolent le parc du contexte urbain et cadrent la vue vers un panorama unique sur les monuments de la ville.

Le parc s’inscrit dans l’opération plus large de requalification des espaces publics du quartier de l’ordre de 5 186 594 euros HT, qui a été accompagné par l’Europe (1 311 200 euros), la Région Auvergne-Rhône-Alpes( 1 496 094 euros), la DSIL ( 619 740 euros), et la Communauté d’Agglomération du Puy en Velay (258 450 euros)

Les Kaeppelin, artiste de père en fils…

Dominique Kaeppelin (1949-2019) et son père, le sculpteur et peintre Philippe Kaeppelin (1918-2011), consacrèrent une grande partie de leur œuvre à l’Art sacré.

Dans cette famille, l’art et la religion ont toujours occupé une place importante. Dans sa jeunesse, Dominique a passé beaucoup de temps dans l’atelier de son père. A son contact, Dominique a dû se familiariser avec un éventail varié de matériaux, tels que le métal, le bois, la pierre et puiser dans l’atmosphère familiale sa vocation naissante.

« Aujourd’hui, nous souhaitons rendre hommage à Dominique Kaeppelin, fils de Philippe Kaeppelin. Dans sa jeunesse, Dominique a passé beaucoup de temps dans l’atelier paternel puis il s’est formé à l’école des Beaux-Arts de Paris où il a étudié la sculpture et la gravure. A son tour il est devenu un artiste plasticien, sculpteur d’art et graveur, qui a marqué durablement notre ville » déclare Michel Chapuis avant de poursuivre : « Depuis 2010, les pèlerins de Saint-Jacques qui empruntent le chemin du Puy entament leur périple au pied de la statue de Saint-Jacques en bois de hêtre. On lui doit bien d’autres réalisations notamment à la cathédrale. Par ailleurs, je veux rajouter qu’il aimait particulièrement les gens, avec une fibre sociale reconnue ».

Élèves à l’école des Beaux Arts à Paris

De 1972 à1975, Dominique s’est formé à l’école des Beaux-Arts de Paris où il a étudié la sculpture et la gravure. A son tour, il devint sculpteur d’Art profane et Sacré.

En 1977, il travaille dans l’Atelier parisien Coutelle, en 1978, à l’atelier Szabo toujours dans la capitale, et, à la même période, avec Monsieur Stalhy au Crestet (Vaison-la-Romaine).

En 1978 également, il participe en tant que Sociétaire au Salon d’Automne.

Ses premières expositions interviennent à la Galerie A.Colin en 1979, puis au F.I.A.P. à Paris en 1981 et à la Mairie du Chesnay en 1982.

De 1980 à 1990, il présente ses œuvres aux Expositions d’Art Sacré.

Quant à son père, il fut élève au Pensionnat Notre-Dame-de-France, il obtint le prix Crozatier en 1938 et suivit lui aussi les cours à l’école des Beaux Arts de Paris.

Il fut élève du sculpteur Henri Charlier, maître de l’art sacré, auquel il succédera à son décès. Sculpture sur pierre et métaux, peinture et gravure sont ses spécialités.

Ses débuts coïncident avec la reconstruction de l’après guerre et la reconstruction ou restauration de nombreuses églises.

Un sculpteur aux multiples facettes

En 1989, il édite un livre intitulé « Images et Couleurs du Velay au XVIe siècle », qu’il fait découvrir dans le cadre du Baptistère Saint-Jean.

Ainsi, Dominique Kaeppelin est un artiste multidisciplinaire qui allie à la fois sculpture et gravure.

Des créations au service de la liturgie catholique

Il a travaillé à la rénovation des chœurs d’Eglises avec le souci d’intégrer harmonieusement ses créations contemporaines à des environnements anciens.

Ses travaux concernent en grande partie le mobilier liturgique. Ainsi, en Haute-Loire, celui de Solignac en plomb doré et cuivre oxydé réalisé en 1979, dont l’autel montre alternativement formes abstraites et épis de blés, ou encore celui de Villeneuve- d’Allier en étain orné de grands feuillages stylisés avec leurs fruits. On peut évoquer également l’ensemble de Chadron formé par l’autel, le tabernacle et ambon en bois argenté et polychromé ; sans oublier une réalisation semblable effectuée, en 1982, pour la maison de retraite de Paradis à Espaly-Saint-Marcel où l’on remarque notamment le très beau retable. On lui doit aussi l’aménagement du chœur et la croix de la chapelle Saint-Clair à Aiguilhe, la statue de la Bienheureuse Eugénie Joubert à l’église Saint-Pierre d’Yssingeaux.

Plusieurs autres cathédrales de France portent la marque de l’artiste Ponot. Notamment celle de Belley (Ain), dont il a créé tout le mobilier liturgique, mais aussi celles de Dijon et Bayonne, dont il a aménagé le chœur. Il aura travaillé dans une trentaine d’églises à travers toute la France, de la Guyane à la chapelle de l’hôpital pédiatrique Necker à Paris.

Un nom qui a marqué l’histoire de la cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay

La cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay leur doit beaucoup. Philippe Kaeppelin en a rénové le chœur. Il en a conçu le mobilier (autel, ambon, cathèdre) ainsi qu’une immense croix de la résurrection, en verre et bronze. La lumière qui en émane a été imaginée et élaborée longuement et minutieusement en biseautant les arêtes d’un verre très pur assemblé au bronze. Lorsqu’elle est éclairée par l’arrière, apparaissent en son cœur une multitude de points lumineux aux couleurs différentes. Éclatante, elle rappelle la Gloire de Dieu. La croix, instrument de supplice, brille au dessus du chœur en signe de victoire sur la mort devenant ainsi signe de vie. Il a également sculpté la statue de la Vierge Noire de la Chapelle du Saint-Sacrement. L’’écrivain Alexandre Vialatte, ami de Philippe Kaeppelin, le décrit ainsi : « Philippe Kaeppelin est un sculpteur jusqu’à l’os, qui ne voit qu’avec ses doigts pour refaire la réalité ».

Quant à Dominique, il a créé, en 2010, une statue de Saint-Jacques de Compostelle en bois de hêtre qui est installée au sommet des grands escaliers de la cathédrale. Elle marque le départ du Camino de la Via Podiensis du Pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. On lui doit également le Groupe de Pèlerins de Saint-Jacques. Il venait de terminer une immense mise au tombeau en bois de tilleul (2,60 m de haut sur 2,70 m de large) qui prendra place dans un oratoire spécialement aménagée dans la chapelle des Pénitents.

Église Sainte-Thérèse du Val-Vert : le mobilier liturgique signé Philippe Kaeppelin

Conçue pour être un lieu de rencontre et de lien social, l’église Sainte-Thérèse du Val-Vert a été construite entre 1961 et 1963 par l’architecte dijonnais Jacques Prioleau (1921-2005). Son architecture est simple. Accolé à un clocher carré et ajouré, l’édifice est étagé sur trois niveaux pour tenir compte de la dénivellation du terrain. Les façades en béton brut, non porteuses, font une large place aux verrières dessinées par Léon Zack (1892-1980). L’édifice repose sur quatre piliers en béton qui soutiennent une charpente en fer couverte de cuivre. Le sol est dallé d’ardoises, le plafond et les murs sont revêtus de lambris de pin.

Les éléments de décor et de mobilier intérieurs ont été réalisés par Philippe Kaeppelin : la cuve baptismale en granit noir, l’autel également en granit, gravé puis revêtu d’un bas-relief en étain, les bénitiers, le Christ de gloire en cuivre brut, le tabernacle à porte de bronze doré.

L’église a été inscrite au titre des monuments historiques en 2002.

Michel Kaeppelin, l’architecte des grands immeubles de la ville des années 1950

Michel, frère de Philippe, a aussi laissé son empreinte au Puy-en-Velay : à partir des années 50, il est à l’origine de la construction des premiers immeubles place Michelet en face du Majestic.

Étant un élève d’Auguste Perret (l’un des premiers techniciens spécialistes du béton armé), Michel Kaeppelin va proposer une réalisation conforme au rationalisme, c’est-à-dire en suivant l’idée que l’architecture ne doit pas être un élément décoratif, mais un élément structurel.

On lui doit par ailleurs de nombreux bâtiments dans le quartier du Val-Vert : le 108, le 72, le 40, le 32, mais aussi l’école du Val-Vert ou encore la succursale de la Caisse d’Epargne où se trouve actuellement le local de la Fédération de Pêche.