Projet partenarial de recherche et de médiation scientifique à l’Arboretum expérimental de Charvols

31 octobre 2023

L’Université Clermont Auvergne (UCA), l’institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), la communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay et la Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale (DSDEN) ont signé ce vendredi 27 octobre 2023 à la mairie de Malvières, le premier partenariat labellisé I-Site CAP 2025 en Haute-Loire, autour d’actions de valorisation de l’arboretum de Charvols.

La signature de cette convention va permettre la concrétisation de deux projets essentiels qui seront déployés au cours des 2 prochaines années avec le soutien de l’Agglomération du Puy-en-Velay et la Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale.

Étaient présents notamment, Michel Joubert, Président de la Communauté d’agglomération du Puy-en-Velay ; Mathias Bernard, Président de l’Université Clermont Auvergne et Jean-Claude Bonnebouche, Maire de Malvières.

Arboretum de Charvols : découverte de la nature et sérénité

A quelques kilomètres de La Chaise-Dieu, un arboretum expérimental a été planté au printemps 1993 sur 4 hectares au milieu des forêts de résineux qui couvrent le plateau casadéen.

Propriété de la Communauté d’agglomération du Puy en Velay, ce vaste jardin botanique situé sur la commune de Malvières est une pépite pour les passionnés de botanique.

Aujourd’hui, les élus souhaitent porter une réflexion afin de dynamiser ce lieu et attirer un nouveau public. En cette année 2023, un virage notable dans la valorisation de ce site a été enclenché. Pour ce faire, les agents du pôle « Forêt-filière bois » et ceux du service Tourisme de la collectivité ont mené un important travail sur une réflexion concrète de l’aménagement des lieux, avec l’étoffement de l’offre mobilière (bancs, tables, transats…) et d’infrastructures d’accueil et de divertissement (filets, agrès, …).

En parallèle de ces aménagements, le pôle « Forêt-filière bois » de la Communauté d’Agglomération du Puy en Velay, sous l’impulsion de son vice-président, Philippe Meyzonet, a initié de nouvelles actions afin d’accentuer la vocation première de ce site : l’expérimentation forestière et la sensibilisation du grand public au monde forestier.

97 essences rares

L’arboretum comporte des essences communes, rares, voire étonnantes telles que le mystérieux Désespoir du Singe, le Séquoia Géant, le Paulownia, le Cryptomeria du Japon… En tout 97 essences dont 2/3 de feuillus sont répartis en placettes de 25 plants par essence. Tout au long du cheminement, de petits panonceaux permettent de découvrir des anecdotes mais aussi des informations plus scientifiques sur ces différentes essences.

Par rapport aux autres arboretum français, celui de Charvols présente l’originalité de posséder des micro-parcelles qui placent les arbres dans un environnement forestier. L’évolution et les données déjà collectées sur ces essences, plantées en 1993, et donc âgées d’une trentaine d’années, offrent aux chercheurs un matériel leur permettant d’identifier, et donc d’étudier plus spécifiquement, celles qui présentent les meilleures capacités adaptatives face au changement climatique.

Un programme de développement global avec un projet pédagogique et scientifique

Un programme de développement global, valorisant ce site, suivant plusieurs angles a été construit par le service économique de la Communauté d’agglomération, incluant deux volets : scientifique et pédagogique.

Ce fructueux partenariat entre l’Université Clermont Auvergne et la Communauté d’Agglomération du Puy en Velay va permettre de mener un projet pédagogique auprès des scolaires, avec la collaboration et l’implication des agents du pôle Forêt-bois de la collectivité, animateurs du site, qui seront formés à cet effet.

Le projet sera adossé au programme intitulé « 1, 2, 3 Plant Haie » de la Maison pour la Science en Auvergne, service de l’UCA.

En complément des placettes forestières, l’arboretum est doté d’une collection de haies champêtres aux multiples fonctions qui constitue un outil pédagogique précieux pour communiquer sur les arbres, arbustes et biodiversité. Ainsi, les classes volontaires des écoles primaires du secteur pourront bénéficier d’une formation scientifique et participer à la plantation de haies sur le territoire de la Communauté d’agglomération. Un peu plus de 400 élèves ont déjà choisi de suivre ce programme pédagogique.

Avec des arbres âgés d’une trentaine d’années, cela offre un recul déjà intéressant pour juger des potentialités forestières de ces espèces pour la région. Diverses expérimentations en forêts publiques et privées sont actuellement mises en place pour déterminer les essences qui potentiellement seront adaptées au climat de demain. Mais les résultats de ces projets ne sont pas attendus avant plusieurs décennies, ce qui fait de l’Arboretum de Charvols un outil privilégié dans la région pour évaluer dès maintenant les potentialités et les capacités adaptatives de certaines essences d’intérêt pour la filière forestière. Le projet de recherche que nous propose l’UCA et l’INRAE a pour objectif de caractériser les capacités intrinsèques de ces espèces à résister au dérèglement climatique. L’étude se focalisera sur leur résistance à la sécheresse et aux fortes températures, deux contraintes climatiques majeures pour nos écosystèmes forestiers.

Pour Michel Joubert, Président de la Communauté d’agglomération « ce dispositif est essentiel pour l’avenir de la filière bois dans la mesure où l’impact du réchauffement climatique entraîne d’ores-et-déjà un impact notable chez certaines de nos essences régionales, et alors même que la Région Auvergne-Rhône-Alpes est la première région de France en volume de bois sur pied, en emplois pour la filière et en offres diplômantes ». Il ajoute : « Ce projet collaboratif ouvre la voie au développement d’autres partenariats entre l’Université, notre collectivité et plus largement La Haute-Loire».

Valoriser cette ressource locale : un des grands enjeux du développement économique

Michel Joubert précise à ce sujet : « La filière bois est au cœur de nos préoccupations. Elle est un véritable modèle d’économie circulaire qui, depuis l’amont forestier jusqu’à l’aval industriel, peut créer à chaque stade de la valeur économique et de la valeur écologique, indissociables l’une de l’autre. De plus, l’utilisation du bois issu de nos massifs locaux, couplée à une offre de valorisation des produits de transformation (bois énergie, bois d’industrie et bois d’œuvre) contribue à l’entretien de la forêt, à l’amélioration de leur état sanitaire, tout en créant de nombreux emplois en zones rurales ».