Station d’épuration de Chadrac : un nouvel équipement public de référence en matière d’économie circulaire

30 novembre 2023

Les vastes travaux de mises aux normes et de modernisation de la station d’épuration de Chadrac ont débuté en avril 2022. Un projet indispensable qui constitue un chantier crucial pour la collectivité.

Ce mercredi, le président de la Communauté d’agglomération du Puy-en-Velay, Michel Joubert accompagné de Roland Gobet, son vice-Président délégué à l’eau et à l’assainissement de la Communauté d’agglomération, de Philippe Joujon Président de la DEA, et de la municipalité chadracoise se sont rendus sur le terrain pour une visite de ce chantier, financé par la Direction de l’Eau et de l’Assainissement (DEA) et l’Agence de l’eau Loire Bretagne.

Une station mise en service dans les années 70

Cette station, mise en service en 1974 puis étendue en 1994, s’inscrit en rive gauche de la Loire, sur le territoire de la commune de Chadrac. Elle dispose d’une capacité de traitement de 63 750 équivalents-habitants. A la suite d’inondations répétées ayant affecté les ouvrages et face au vieillissement de la file de traitement la plus ancienne, la Direction de l’Eau et de l’Assainissement (DEA) a engagé de très importants travaux de réhabilitation de la station d’épuration.

Un chantier en plusieurs phases

A ce jour, les ouvrages de la file eau qui intègre le procédé Nereda® ont été construits et mis en service.

La deuxième phase de travaux inclura un ouvrage de traitement primaire, un bassin de stockage-restitution pour la gestion des flux de temps de pluie, un nouveau bâtiment dédié au traitement des boues mais aussi un digesteur des boues, pour la production de biogaz.

Amélioration des performances épuratoires

Cette opération doit s’accompagner d’une nette amélioration des performances épuratoires et d’une augmentation des capacités de traitement (75 000 équivalents-habitants) permettant d’adapter les ouvrages aux besoins actuels et futurs (horizon 2045) des communes raccordées.

Ce chantier répond à plusieurs objectifs 

> Améliorer la résilience face au risque inondation.

> Intégrer la station dans une démarche de développement durable et d’économie circulaire, en mettant en place une méthanisation des boues pour produire de l’énergie verte (biométhane) et générer des recettes. La méthanisation des boues d’épuration représente en effet un potentiel de développement important pour la production d’énergie renouvelable.

> Mise en conformité avec la réglementation : respect des niveaux de rejet et absence de déversements au milieu sans traitement.

> Intégrer la station dans son environnement.

Traitement biologique par boues aérobies granulaires, un mode de fonctionnement simple et novateur

C’est le procédé de traitement biologique par boues aérobies granulaires qui sera utilisé à Chadrac. Celui-ci est actuellement en pleine expansion partout dans le monde.

La nouvelle station d’épuration du Puy-en-Velay met ainsi en œuvre le procédé Nereda® développé en France par l’entreprise SOURCES pour la filière biologique, permettant de réduire l’empreinte écologique des ouvrages et également d’optimiser les consommations énergétiques.

Ce procédé permet en effet de réduire de 25 à 30% les consommations énergétiques par rapport à un procédé classique de type boues activées.

Par ailleurs, la création d’une unité de méthanisation et la valorisation du biogaz assurent la production d’une énergie renouvelable en réduisant ainsi la production de boues, principal déchet des filières d’épuration des eaux usées.

Quelles sont les spécificités d’un tel procédé ?

Le procédé Nereda® est la nouvelle norme pour le traitement biologique durable et rentable des eaux usées.. Ce qui rend le procédé Nereda unique est le fait que les bactéries utilisées pour purifier les eaux usées se transforment en granulés, aux propriétés de décantation rapide.

Les ouvrages biologiques intégrant le procédé Nereda® présentent plusieurs avantages  :

  • Pas d’équipement en mouvement dans les bassins de traitement, ni de pompes de recirculation. L’absence d’agitateurs immergés dans l’ouvrage représente un réel gain énergétique, de fiabilité et d’exploitation
  • Une consommation de réactifs très limitée de chlorure ferrique, qui précipite le phosphore qui se trouve dans les boues
  • Une décantation très rapide des boues
  • Une consommation énergétique optimisée, par la gestion fine des procédés biologiques dans l’ouvrage (instrumentation complète, analyse en continu)
  • Une emprise au sol limitée par rapport à la capacité de traitement atteinte, avec de plus l’absence d’étapes dissociées de clarification.

La station de Chadrac … une vitrine du développement durable

À la différence des procédés classiques de traitement biologique par boues activées en suspension libre, la technologie est basée sur l’utilisation de boues biologiques granulaires. Ces granules sont formées naturellement par les bactéries utilisées, sans aucun support de fixation, et sont mises en œuvre dans des bassins de traitement en parallèle.

Une meilleure gestion des crues

La réduction de l’empreinte écologique de l’installation porte sur plusieurs axes :

> une réduction de l’emprise au sol par rapport à l’installation existante, avec des ouvrages compacts et regroupés,

> une intégration architecturale soignée qui intègre également les ouvrages réutilisés,

> une conception réfléchie pour une meilleure gestion des phénomènes de crues, particulièrement sensibles sur le site de la station d’épuration.

Une station nouvelle génération totalement tournée vers le développement durable, économique et esthétique

Cette station d’épuration sera particulièrement innovante. À la clé, une grande compacité, une esthétique soignée et une économie d’énergie et de consommables de 30 %.

Cette compacité de la station facilite son habillage et son intégration architecturale et paysagère et contribue ainsi à une image positive de la station, véritable symbole d’écologie.

Toutes les étapes de l’épuration ont fait l’objet d’une refonte, ne serait-ce que pour la sélection bactérienne qui forme des granulés…sans aucun support !

La production de gaz vert, … des retombées économiques locales et des emplois sur le territoire

La production de biométhane attendue sur la nouvelle installation en régime nominal est de l’ordre de 280 000 Nm3/an, soit l’équivalent de 2 800 Mwh/an. Cette production, qui va alimenter le réseau gazier français, représente des recettes attendues de l’ordre de 400 000 € HT/an (au cours actuel de rachat du biométhane).

« En limitant les consommations énergétiques et en réduisant les volumes de boues à extraire, lesquelles sont plus pures, la nouvelle station d’épuration va nous permettre une meilleure maîtrise des coûts liés à l’assainissement, ce qui paraît d’autant plus important dans le contexte que nous connaissons. Sans compter la production de biogaz, qui va participer au dynamisme économique local» insiste le président de la Communauté d’agglomération, Michel Joubert.